J’ai découvert cet émail « Bleuet » lorsque j’effectuais des recherches pour mettre au point un rose, en l’occurrence mon Vieux rose. J’avais obtenu alors un rose comme on peut le constater ici:
Le but de mes recherches était de mettre au point un émail violet en partant de ce rose. Pour cela, j’ajoutais à l’échantillon (avec le point rouge) un peu d’oxyde de cobalt dans différentes proportions:
L’échantillon avec un fort taux de cobalt aboutira à mon Bleu nuit. Mais je me base sur le deuxième échantillon pour développer mon Bleuet!
Trouvant la couleur et l’aspect déjà intéressants, je réalise un test d’épaisseur (Vous avez un petit descriptif de la fabrication de l’outil ici):
Voici quelques pièces avec cet émail « Vieux rose »:
ref 40 033ref 30 043ref 20 025
Pour obtenir cet émail « Vieux rose », j’ai suivi la même méthodologie que pour obtenir mon émail Vert d’eau. A savoir, j’avais mon émail Tressaillé transparent à base de cendre de chêne auquel j’ai ensuite ajouté différents oxydes à différentes concentrations.
Ici, nous pouvons voir l’ajout d’oxyde de manganèse à différentes concentrations:
Je sélectionne l’échantillon du milieu et de la même façon que pour mon émail Vert d’eau, j’ajoute de la silice:
L’échantillon n°6 me plait! Nous pouvons observer une couleur se rapprochant du mauve.
Afin d’accentuer encore davantage pour aller vers le rose ou le violet, je réalise une série de tests en partant de l’échantillon n°6 et en y ajoutant:
Différentes concentrations de cobalt:
Ici, je découvre 2 nouvelles couleurs! Vous pouvez suivre la suite de leur développement: ici pour le « Bleuet » (le 2ème échantillon) et ici pour le « Bleu nuit » (le 4ème échantillon).
Différentes concentrations de titane:
Différentes concentrations de rutile:
Différentes concentrations de zinc:
Les ajouts de titane, rutile et Zinc ne m’apportent rien de très probant. Par contre, l’ajout de cobalt est intéressant! Me voilà ainsi avec 3 nouvelles couleurs à explorer!
Puis je décide de réaliser un test d’épaisseur pour l’émail mauve sans ajout d’aucune sorte (Vous avez un petit descriptif de la fabrication de l’outil ici):
Pour obtenir cet émail « Litchi », j’ai suivi la même méthodologie pour obtenir mon émail Vert d’eau. A savoir, j’avais mon émail Tressaillé transparent à base de cendre de chêne. J’ai ensuite ajouté différents oxydes à différentes concentrations.
Ci-dessous, nous pouvons voir l’ajout de rutile à différentes concentrations:
Un blanc apparaît! Et à haute concentration, nous observons même des petits cristaux! Ces premiers essais laissent présager des effets intéressants…
Je procède ensuite à un ajout de silice avec la haute concentration en rutile (échantillon avec le point rouge):
Suite à ce test, nous retrouvons nos petits cristaux. Nous pouvons également observer que plus l’ajout de silice est important, moins l’émail coule. Ainsi, le blanc se teinte avec de petites touches rouge marron. Je sélectionne l’échantillon du milieu pour procéder à un test d’épaisseur (Vous avez un petit descriptif de la fabrication de l’outil ici):
C’est en faisant des recherches pour mettre au point l’émail « Vert lichen » que j’ai développé cet émail « Vert mélèze ». En effet, lors de la mise au point de l’émail « Vert forêt » je décide de diminuer la concentration en oxyde de cuivre et obtiens ceci:
Suite à un échec lors du test sur grande pièce de l’émail Vert forêt, je décide d’abaisser le taux de kaolin et fais l’essai avec les 2 concentrations en cuivre (la colonne de gauche fournira le vert mélèze et la colonne de droite le Vert forêt):
Le résultat de la colonne gauche montre un émail satiné faisant apparaître des cristaux plus foncés. Je sélectionne l’échantillon 3 de la première colonne et réalise un test d’épaisseur (lien pour construire un petit outil pour mesurer l’épaisseur de l’émail):
On obtient un résultat notable à partir de l’échantillon 3.
Je décide de réaliser des essais sur grandes pièces en essayant d’appliquer une épaisseur supérieure à 3. De plus, nous pouvons observer un émail non coulant même pour une épaisseur de 5. Ceci va nous aider pour son application et limiter les risques lors des cuissons:
L’essai est concluant! L’émail rejoint ainsi ma collection!
Cet émail « Vert forêt » a été découvert lors de la mise au point de l’émail Vert lichen. J’ai également essayé de faire varier la présence d’alumine en y ajoutant du kaolin:
Le résultat est tout aussi inattendu qu’avec l’ajout de silice (lien). Encore plus inattendu même! C’est cela qui est passionnant dans ces recherches, on s’attend à quelque chose, ou pas d’ailleurs, et on se fait surprendre par l’apparition d’une couleur ou d’une texture! Gros plan sur le « Vert forêt »:
C’est assez fou comment un émail peut changer autant en ajoutant quelques grammes de ceci! Ce type d’émail un peu mat métallique avec des reflets pailletés sont ceux que je préfère je crois.
L’échec d’apparition du Vert forêt
Je décide de le tester tout de suite sur une petite pièce:
Parallèlement à l’essai sur une plus grande pièce, et trouvant l’émail assez foncé je décide de diminuer la concentration en oxyde de cuivre, vous pouvez suivre la suite de cette recherche ici:
Alors là, grosse déconvenue: l’essai sur grande pièce est un raté complet! Comme si l’émail n’avait pas assez fondu. L’essai avec moins de cuivre (juste au-dessus) montre aussi un émail moins fondu.
Je pars de l’hypothèse d’une pesée incorrecte du kaolin lors du premier éssai. Je décide donc d’abaisser le taux de kaolin pour essayer de retrouver l’aspect initial et j’en profite pour faire l’essai avec les 2 concentrations en cuivre.
De plus en plus intéressant et complexe à la fois! L’échantillon en bas à droite est le même que le test initial et je retrouve le même résultat. Donc le problème sur les grosses pièces provenait peut-être des pesées pour la réalisation de l’essai sur grosse pièce et non de l’essai précédent!
La compréhension de l’échec
Au vu des résultats ci-dessus, je décide de sélectionner le 2ème échantillon de la colonne de droite (qui correspond à une concentration de 2% de Cuivre) donc avec un peu moins de kaolin que l’essai initial et, plutôt que d’essayer sur une grande pièce, je procède à un test d’épaisseur:
Encore une fois, c’est grâce au test d’épaisseur (lien pour construire un petit outil pour mesurer l’épaisseur de l’émail) que nous résolvons l’énigme rencontrée lors des tests sur grande pièce. En effet, nous remarquons une grande similitude entre les résultats obtenus sur les grandes pièces et l’échantillon avec l’épaisseur n°2. Le problème vient donc de l’épaisseur d’émail appliquée et non d’une erreur de pesage du kaolin.
Afin de confirmer le test précédent, nous procédons à un nouveau test sur grande pièce. Par contre, nous appliquons une épaisseur d’au moins 3 ou 4:
Pour réaliser cet émail « Beige », mon point de départ était mon émail Blanc auquel j’ai ajouté du manganèse dans différentes proportions:
Les échantillons 3 et 4 (point rouge) retiennent mon attention, je conserve donc ces concentrations en manganèse.
L’oxyde d’étain, faisant partie de mon émail Blanc, est une matière première assez onéreuse. D’après la littérature, il est possible d’utiliser du silicate de zirconium en guise de suppléant. Je remplace donc l’oxyde d’étain par le silicate de zirconium. J’utilise les 2 concentrations de manganèse sélectionnées au-dessus et fais varier le silicate de zirconium en deux concentrations différentes:
En haut, on retrouve la faible concentration de manganèse et en bas la concentration un peu plus importante. A gauche, la concentration de silicate de Zirconium est moins élevée qu’à droite. Je sélectionne 2 essais (point rouge).
L’émail semble cependant très coulant. Je sais que, pour cette base d’émail (je précise bien cette base d’émail, car ce n’est pas une vérité générale!), le fait d’ajouter du kaolin permet, en principe, de le rendre moins fusible. Je procède donc à un essai en ajoutant progressivement du kaolin:
On observe que l’échantillon n°4 est moins coulant.
Je décide de tester cette formule sur de plus grandes pièces:
Le résultat est bien! Je procède ensuite à un test d’épaisseur (lien pour construire un petit outil pour mesurer l’épaisseur de l’émail):
Voici quelques exemples de réalisations avec cet émail « Chair »:
ref 30 045ref 30 030ref BOI001
Pour réaliser cet émail « Chair », mon point de départ était mon émail Blanc auquel j’ai ajouté du nickel dans différentes proportions:
Les échantillons 1 et 2 (point rouge) retiennent mon attention, je conserve ces concentrations en nickel. Dans cet article, nous allons suivre la progression des essais sur l’échantillon n°1.
L’oxyde d’étain, faisant partie de mon émail Blanc, est une matière première assez onéreuse. D’après la littérature, il est possible d’utiliser du silicate de zirconium en guise de suppléant. Je remplace donc l’oxyde d’étain par le silicate de zirconium. J’utilise les 2 concentrations de nickel sélectionnées au-dessus et fais varier le silicate de zirconium en deux concentrations différentes:
En haut, nous retrouvons la faible concentration de nickel. Nous avons l’impression qu’un début de teinte rose apparaît. Je fais quelques recherches sur le net et, en effet, le nickel peut apporter cette teinte rose! Nous poursuivons donc dans cette voie. Dans les recettes précédentes, le zinc était omniprésent pour obtenir un émail de nickel rose. Ainsi, je procède à un test de progression en ajoutant du zinc, ainsi qu’avec du titane. Nous allons voir!
Le test ci-dessus avec le zinc n’aboutit à rien de très intéressant. J’abandonne cette piste.
Par contre, avec le titane, le premier échantillon avec 1% de titane ôte le côté moucheté de l’émail mais procure un bel émail nappé couleur chair:
Je vais procéder à un test sur de plus grandes pièces pour observer le résultat:
Comme nous pouvons le voir, le résultat est conforme aux attentes!
Je procède à un test d’épaisseur (lien pour construire un petit outil pour mesurer l’épaisseur de l’émail) pour finir de valider cet émail:
Voici quelques pièces avec cet émail « Vert de gris »:
ref 20 055ref 20 034
Pour réaliser cet émail « Vert de gris », mon point de départ était mon émail Blanc auquel j’ai ajouté de l’oxyde de chrome vert dans différentes proportions:
L’échantillon 1 et 3 (point rouge) retiennent mon intérêt, je conserve ces concentrations en chrome.
L’oxyde d’étain (faisant partie de mon émail Blanc) est une matière première assez onéreuse. D’après la littérature, il est possible d’utiliser du silicate de zirconium en guise de suppléant. Je remplace donc l’oxyde d’étain par le silicate de zirconium. J’utilise les 2 concentrations de chrome sélectionnées au-dessus et fais varier le silicate de zirconium en deux concentrations différentes:
En haut, on retrouve la faible concentration de chrome et en bas la concentration un peu plus importante. Les essais du bas se rapprochent trop de mon émail « Vert nature« . Par conséquent, j’abandonne les essais avec la concentration de chrome plus élevée et me concentre sur l’échantillon (avec le point rouge), celui avec le plus de silicate de zirconium.
Je décide de procéder à un test sur de plus grandes pièces pour voir le résultat:
L’émail n’est pas très couvrant du fait de l’application au pinceau. Je réalise un test d’épaisseur (lien pour construire un outil pour mesurer l’épaisseur de l’émail):
Voici quelques pièces avec cet émail « bleu pervenche »:
ref 20 174ref 20 054ref 20 039
Pour réaliser cet émail « bleu pervenche », je suis parti de mon émail blanc auquel j’ai ajouté du cobalt dans différentes proportions:
Précédemment, j’avais sélectionné le quatrième échantillon pour confectionner mon émail bleu Majorelle (faire lien). Aujourd’hui, je décide d’exploiter le second échantillon (point rouge) pour tenter de développer un émail plus clair.
L’intérêt de recherches à partir d’une même base d’émaux, en l’occurrence mon bleu Majorelle et mon bleu pervenche (seules les proportions d’oxydes métalliques changent), est de pouvoir tirer profit des tests précédemment effectués pour accélérer la mise au point d’une nouvelle couleur!
Ici, le test effectué pour le bleu Majorelle avec les différentes proportions d’étain :
me permet de passer cette étape, tout comme celle d’une grande variation de silicate de zirconium.
Je décide par conséquent de tester directement deux proportions de silicate de zirconium qui étaient intéressantes lors du développement du bleu Majorelle.
Je décide de sélectionner l’échantillon de droite, celui contenant le plus de silicate de zirconium qui me procure un émail plus clair.
On passe sur le test sur des pièces un peu plus grandes :
L’émail n’est pas très couvrant, sans doute dû à l’application au pinceau.
Je décide alors de réaliser un test d’épaisseur (lien pour construire un petit outil pour mesurer l’épaisseur de l’émail) :
Voici quelques pièces avec cet émail « peau d’éléphant »:
ref 60 007 & 50 011ref 20 050ref 70 015
Pour réaliser cet émail « peau d’éléphant », mon point de départ était mon émail blanc auquel j’ai ajouté du nickel dans différentes proportions :
Les échantillons 1 et 2 (point rouge) retiennent mon attention, je conserve donc ces concentrations en nickel. Dans cet article, nous allons suivre la progression des essais à partir de l’échantillon n°2. Vous pouvez suivre la progression et l’obtention d’un autre émail, que j’ai nommé « chair », en suivant ce lien : (faire lien)
L’oxyde d’étain, faisant partie de mon émail blanc, est une matière première assez onéreuse. D’après la littérature, il est possible d’utiliser du silicate de zirconium en guise de suppléant. Je remplace donc l’oxyde d’étain par le silicate de zirconium. J’utilise les 2 concentrations de nickel sélectionnées ci-dessus et fais varier le silicate de zirconium en deux concentrations différentes :
En bas, Nous retrouvons la concentration un peu plus importante. Nous obtenons bien notre aspect un peu moucheté!
Je poursuis les recherches avec l’échantillon du bas et procède à un test sur de plus grandes pièces pour constater le résultat :
Résultat très intéressant!
Je réalise ensuite un test d’épaisseur (Pour réaliser des tests d’épaisseurs, vous trouverez un article ici).
Nous confirmons les résultats obtenus précédemment! L’épaisseur n°3 est celle qui me paraît la plus adaptée à mes futures pièces.